Préambule.
Vous trouverez ci-dessous l'intervention de Philippe Gougeon, conseiller de la Minorité municipale, lors du dernier Conseil municipal.
Trois points clés ont été développés :
- Une réponse à la "lettre du Maire" qui faisait suite à notre tract de septembre 2011 et ayant pour principal objet le rapport de la Chambre Régionale des Comptes sur la gestion de la Municipalité précédente.
Cette lettre est un tissu d'inexactitudes et d'assertions tendancieuses et mensongères.
Il en est de même quant à la position prétendue favorable de nos conseillers sur les questions du P.L.U., de la ZAC des Jardins du Bourg et du choix de la solution pour l'amélioration de la qualité de l'eau.
M. le Maire a l'habitude de tordre la vérité à son profit.
- Une réponse à la longue dissertation de M. le Maire quant à notre dernier tract de décembre 2011 sur la gestion et le prix de l'eau à Ingré. M. le Maire a essayé de noyer le sujet sous une bataille de chiffres, prétendant avoir de meilleures sources que les nôtres. Nous avions pourtant pris soin de téléphoner, la veille du C.M., à chacune des mairies pour connaitre les derniers prix 2012. Quoiqu'il en soit, il reste avéré qu'en 2012 Ingré aura l'eau la plus chère parmi les communes voisines citées sans qu'aucune amélioration ne lui ait été apportée.
- Notre consternation à la lecture de la brochure intitulée "Etape à mi-mandat", réalisée et distribuée à nos concitoyens aux frais du contribuable alors qu'il s'agit en réalité d'un tract de propagande.
Nous constatons avec stupeur que nos 7 conseillers, représentant 47,7% des Ingréens, ne font pas partie de "l'Equipe municipale".
Nous constatons aussi que plus de 50% des soi-disant réalisations de la nouvelle équipe existaient déjà lors de la municipalité précédente (sous des noms différents et souvent mieux structurées).
En signe de protestation, n'étant pas considérés par M. le Maire comme faisant partie de l'Equipe municipale, nos conseillers n'ont pas pris part aux votes durant ce Conseil.
Intervention de Philippe Gougeon :
Monsieur le Maire, vous prenez, ici, du temps pour critiquer notre tract sur la gestion de l’eau.
Voici notre réponse :
D’abord, nous trouvons que vous poussez le bouchon un peu loin dans le domaine du vocabulaire critique, dans vos réponses écrites, à nos deux tracts d’information de la population de Septembre et de Décembre :
- Vous répondez à notre tract de Septembre, qui faisait une page, par un tract de 4 pages serrées …aux frais du contribuable, sous le titre « La lettre du Maire », et contenant un certain nombre de contre vérités ou de vérités tordues comme vous savez le faire.
° Rapport de la chambre régionale des comptes vous parlez « d’erreurs de gestion », ce qui n’est jamais évoqué par la Chambre régionale des comptes. C’est vous qui le dites. Cela ne vaut donc que sur vos affirmations, que, vous le savez bien, nous contestons. C’était d’ailleurs l’objet de notre tract.
Idem quand vous parlez de « nombreuses irrégularités » dans le « Ingré contact » de Septembre dernier. Vous laissez entendre qu’il s’agit des finances et je vous disais, lors du dernier conseil municipal, que le mot irrégularité n’était pas employé dans le rapport. Vous m’avez fait remarquer , en séance, qu’il l’était à la page 6. En effet il est dit : « …Aussi depuis 2001, la gestion par le comité d’Entr’aide, des prestations versées aux agents de la ville d’Ingré par celui-ci, est entaché d’irrégularité ».
Cette irrégularité, que la majorité ancienne et la vôtre partagez, concerne les avantages sociaux du personnel communal, ce qui n’a rien à voir avec les questions financières que nous évoquions.
Enfin, vous dites ne pas avoir emprunté, mais vous avez tiré des fonds sur l’emprunt contracté par votre prédécesseur, ce qui revient au même. Il y a dans les comptes 335 000 € qui en font foi.
Quant à la soi-disant désinvolture de votre prédécesseur face au rapport de la chambre régionale des comptes, M. DUROX, informé, a été outré de vos affirmations. Il a donc contacté (toujours sans se déplacer !) le Président qui lui a rendu raison dans un courrier du 29 Novembre que je vous lis et que vous pouvez voir sur notre blog.
Vous avez donc déclenché une lourde polémique inutile et partisane.
° A propos de la réécriture du P.L.U. : J’invite chacun à relire le compte rendu du conseil municipal pour se rendre compte que s’il se trouve, comme vous aimer à le rappeler, que nous avons voté pour le P.L.U., c’est suite à une manœuvre de votre part. Vous dites que c’est un fait, mais les faits sont déterminés par des idées préalables. Notre idée, que nous avons exposée avant le vote, n’y était pas favorable. (voir le PV du conseil municipal du 10 Février 2011, page 23).
° Il en est de même pour le vote de la ZAC des jardins du bourg , pour laquelle nous avons expliqué à maintes reprises que la multiplication des parcelles, donc du nombre de logements, entrainait notre commune vers la situation de ville dortoir. Vous avez fait voter en deux temps cette délibération. La 2° fois sous prétexte d’une erreur dans le libellé. La 1° fois, nous avions voté contre ( C.M. du 19 Mai 2010). La 2° fois, le libellé exprimait qu’il s’agissait de corriger une erreur, ce à quoi nous pouvions consentir, sans plus.
° Enfin, comme je l’ai déjà expliqué, les précautions oratoires ont été clairement exposées avant le vote sur l’installation des unités de traitement de l’eau. Nous n’avons jamais approuvé le principe, vous le savez parfaitement. Mais, quand il s’est agit, au point où nous étions rendus, de choisir entre les deux hypothèses que vous nous proposiez, dans notre volonté de ne pas faire de l’opposition systématique, nous constatons que nous avons eu tort de voter pour l’une des deux solutions, car vous en avez faussement conclu que nous approuvions ET le principe, ET le prix du m3.
Les choses avaient pourtant été clairement exposées : relire le PV du C.M. du 26 Mai 2011.
Vous répondez à notre tract de Décembre, qui faisait une demi- page, par un courrier de 4 pages, qui, curieusement, m’est personnellement adressé. Pourquoi à moi ?
Et vous n’y faites pas dans la dentelle !
Vous utilisez , je me suis amusé à compter, 7 fois l’expression « inexact, faux et mensonger », 5 fois l’expression « inexact et faux », et 4 fois le mot « mensonger ».
Autrement dit, vous nous traitez, en 4 pages, 16 fois de menteurs. Bigre !
En fait, vous discutez les détails, mais c’est le fond qui compte.
- Il reste que, lorsqu’ailleurs le prix du m3 d’eau a tendance à baisser, à Ingré il augmente fortement, au point que nous serons la commune où le prix du m3 sera, en 2012, le plus élevé.
- Surtout, vous l’avez augmenté violement depuis trois ans, sans pour autant mettre en face des réalisations. Cela correspond, en fait, à une très grosse augmentation d’impôt.
Pour les détails, puisque c’est ce qui semble vous intéresser, je relèverai à mon tour quelques affirmations hasardeuses, pour ne pas dire inexactes, fausses et mensongères :
- Vous contestez quelques montants du tableau des prix du m3 que nous avons reproduit. Or nous citons notre source : la République du Centre du 3 Octobre 2011. Les inexactitudes ne sont donc pas de notre fait.
- Nous avons pris le soin d’interroger les services municipaux des différentes communes sur les prix du m3 pour 2012. Je tiens à votre disposition le tableau des prix du m3 dans les principales communes de l’agglomération. Cela confirme nos dires. Ingré aura, en 2012, le prix du m3 d’eau le plus élevé des communes environnantes.
- Dans votre courrier, vous relevez en particulier que le prix du m3 à Ingré n’est pas de 1,57 €, comme indiqué par la République du Centre, mais de 1,49. Ceci est exact . 1,57 est le prix TTC et non hors taxe. Mais comme nous citions nos sources, nous n’avons pas voulu modifier le tableau édité par le journal.
- Vous dites qu’à St Jean le Blanc, le prix du m3 en 2011 était de 1,68 €, et qu’on ne le cite pas car trop élevé à nos yeux.
Vous n’avez donc pas compris notre raisonnement, où l’on donne la référence 2011 pour comparer avec la tendance 2012. Je vous informe toutefois, qu’à St Jean le Blanc, en réalité, le prix du m3 n’était pas de 1,68, mais de 1,3387 € H.T. .
- Nous maintenons que le prix du m3 à Orléans sera en nette baisse en 2012 , tombant à 0,65 €/m3 pour les 40 premiers m3 consommés, puis à 0,92 € HT pour la consommation entre 41 et 80 m3, et à 1,25 au-delà de 80 m3. Si la convention avec Orléans avait été appliquée, nous serions loin des 1,70 €/m3 que nous payons. Par exemple, St Jean de la Ruelle est à 1,25.
- Vous jouez, comme souvent, sur les mots, quand vous dites que la convention entre Ingré, la ville d’Orléans et la Lyonnaise des eaux n’a pas été annulée, mais rompue ! Vous êtes sans doute spécialiste en sémantique car pour moi, de façon factuelle, c’est la même chose. Par ailleurs, puisque vous ne vouliez pas de cette convention signée, il est heureux qu’elle ait été rompue sans pénalité, et par conséquent normal qu’on vote cette disposition. Auriez voulu qu’on vote contre l’annulation de la pénalité ?
- Vous revenez sur le fait que le Maire de St Jean de la Ruelle n’a jamais été officiellement saisi du cheminement de la canalisation venant d’Orléans dans la convention de connexion. (page 2 de votre courrier).
Ceci est inexact, faux et mensonger : Vous avez forcément dans vos archives, à moins qu’elles soient mal rangées, les lettres du Maire d’Ingré au Maire de St Jean de la Ruelle des 15 juin 2007, 27 Novembre 2007, qui ont reçu une fin de non recevoir. Sans compter les contacts et réunions intercommunales des 21 décembre, 27 Décembre 2007, 9 janvier, 15 janvier, 18 janvier 2008.
- Je ne reviens pas sur vos chiffrages erronés des travaux ni sur le prix du m3 qui en aurait découlé. (travaux :1 857 023 € et non 2,5 € - prix du m3 : 2,38 selon vous, mais en comptant sur une consommation de 700 000 m3)
- Si je vous accorde que, pour les bactéries, l’eau d’Ingré et celle d’Orléans ont des taux proches, je ne suis pas d’accord quand vous me dites que les derniers relevés font état d’une stagnation des nitrates : au captage des Guettes, la dernière analyse de décembre montre une augmentation du grammage des nitrates à 0,58 mg/l.
- Nous n’avons jamais prétendu, comme vous l’écrivez, que le taux de nitrates de 0,25 mg/l apparaitrait comme un danger pour la santé publique. Nous disons simplement qu’à l’écoute des soumettants, nous avons compris que leur objectif est de se tenir au plus près de 0,25 mg/l, sans les dépasser, mais jamais nettement au-dessous. Je rappelle qu’à Orléans, le taux de nitrate est de 0,03 mg/l.
- Nous aimerions savoir où se trouvent les 4 Km de canalisations changées à Ingré auxquelles vous faites allusion car nous n’en avons jamais eu le détail.
- Pour les fuites sur le réseau, la détection est effectivement effectuée. Mais pourtant, l’an passé une énorme fuite d’eau, de la valeur de la consommation de 160 foyers sur une année, a considérablement fait chuter le taux de rendement.
Si bien que contrairement à ce que vous dites, nous n’avons pas le monopole des déclarations « fausses erronées et mensongères ». Vous êtes même très actifs dans le domaine :
Je veux parler du dernier document que vous avez distribué à la population intitulé « Etape à mi-mandat ». La mauvaise foi y est désarmante !
- D’abord : la couverture, qui a profondément choqué.
- Vous éditez une photo de l’équipe municipale. Belle leçon de démocratie locale : seuls y figurent les conseillers de la majorité. Autrement dit les conseillers de la minorité ne font pas partie de l’équipe municipale. Je ne doute pas que cela soit volontaire.
Choqués nous-mêmes, minorité certes du conseil, mais membres de l’équipe municipale par élection. Mais au-delà, choqués une majorité d’ingréens et d’ingréennes et de personnalités de l’AgglO qui ont eu connaissance de ce document.
- De plus, vous affirmez quantité de choses fausses, que vous auriez mises en place, comme si la commune n’avait pas existé avant vous. La moitié de vos soit-disantes réalisations étaient déjà en place avant votre arrivée à la tête de la Commune. Nous en publierons le détail.
- Enfin , nous notons que ce document partial a été édité aux frais du contribuable ingréen, alors que sa couverture montre qu’il ne s’agit , finalement, que d’un tract partisan.
- Document hagiographique, panégyrique, un hymne, une ode à votre action en 40 pages, mais qui ne sont en partie que des chansons, voire des berceuses !
Nous sommes outrés de cette publication.
En signe de réprobation, puisque nous ne faisons pas, à vos yeux, partie de l’équipe municipale, nous refuserons de voter les délibérations durant ce conseil. Nous ne voterons ni pour, ni contre, nous ne nous abstiendrons pas. Nous serons en dehors puisque vous voulez nous y placer.
Par ailleurs, nous avertissons le préfet de vos méthodes.
Nous vous avons déjà dit que nous ne sommes pas ennemis, mais adversaires. Nous sommes aujourd’hui des adversaires très déçus de vos pratiques, et vous disons ce que nous avons sur le cœur.
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------